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traite comme si elles étaient légitimement mariées.

Dans la République de l’an 2,000, les enfants nés pendant le mariage appartiennent à la mère seule, qui leur donne son nom et veille à leurs besoins. Cependant, le mari, s’il en fait la demande, peut obtenir la permission d’adopter les enfants de son épouse, de leur donner son nom et de les considérer comme siens. C’est ce qui a toujours lieu dans la pratique. Mais cette adoption par le père de famille est tout honorifique ; elle ne donne à celui-ci aucun droit réel sur les enfants de sa femme, qui reste toujours maîtresse absolue de sa progéniture, et notamment l’emmène avec elle dans le cas de séparation.

Cette consécration des droits de la mère au détriment de ceux du père n’a pas été établie sans des réclamations violentes de la part des maris, qui se plaignaient de se voir enlever la tutelle de leurs enfants. Mais le Gouvernement leur répondit simplement qu’ils eussent à prouver authentiquement la paternité dont ils réclamaient les droits, et, comme cette preuve est impossible à donner, ils durent se contenter de la tutelle honoraire qu’on voulait bien leur laisser.

Chez les Socialistes, les mères ne s’occupent de leurs enfants que pour les embrasser, les habiller, les promener, les gorger de friandises, et