QUATORZIÈME JOURNÉE.
Dès le point du jour, tambours, fifres, musique, escadrons, artillerie, tintamarre : c’est la fête du roi. Il n’y a qu’une rue à Gênes où les troupes et canons puissent défiler. Les autres sont larges seulement de six ou sept pieds, quelquefois de moins encore, et pourtant ornées de riches magasins et animées par une fourmilière de passants qui s’y coudoient sans cesse. Sur ces rues étroites de temps en temps un vaste palais étale une façade superbe dont on ne peut voir l’ensemble d’aucun endroit. Puis viennent de petites places carrées de la grandeur d’un salon, garnies de boutiques tellement rapprochées les unes des autres, qu’on croirait n’en voir qu’une seule. Toutes ces rues, perpendiculaires au rivage de la mer, sont montantes, et aboutissent à la grande rue dont j’ai parlé, qui est d’un bout à l’autre bordée par des palais. Là circulent des voitures ; dans tout le reste de la ville les mulets font tous les transports, et ces longues files d’animaux ajoutent encore à l’effet bizarre et pittoresque de cette ville intéressante.