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struisant à la fois et de ce qui s’était passé, et de ce qu’il avait à dire, et de ce qu’il devait répondre. — C’est bien ! c’est bien ! dit mon oncle, que mon babil étourdissait. Et il partit.

Je mis au fait de tout la vieille Marguerite. Elle m’écoutait les larmes aux yeux ; et, durant ces moments de vive attente, elle me tint compagnie, s’associant ingénument à mon anxiété et à mes vœux. À chaque instant, nous ouvrions la porte pour attendre sur l’escalier le retour de mon oncle ; ou bien, rentrant dans la bibliothèque, nous cherchions à saisir quelque chose de ce qui se passait au-dessus de nous.

Au bout d’un quart d’heure, la porte s’ouvrit chez le géomètre ; je reconnus le pas de mon oncle : — Sitôt ! m’écriai-je. Je suis refusé, Marguerite.

— C’est pour demain, dit mon oncle en rentrant, ils n’y sont pas.

Cette réponse me causa le plus vif désappointement.

— Vous les avez donc attendus ?

— Oui, j’ai attendu… mais ils ne rentreront que vers minuit, m’a dit leur fille.

— Vous l’avez donc vue ?…

— Oui ; et ma foi ! c’est une charmante personne, ou je ne m’y connais pas.

Je ne me sentais pas de joie. — Mais que vous a-t-elle dit, mon oncle ? Tout, s’il vous plaît, racontez-moi tout.

— Que je pose cet habit d’abord… et je que je m’asseye… Une charmante, une bien digne fille !… Mes pantoufles, Marguerite…

— Que vous a-t-elle dit, bon oncle ?

— Elle m’a dit,… tiens, pose ma canne,… qu’ils sont allés à un baptême chez un de leurs amis…