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Page:Topffer - Nouvelles genevoises.djvu/230

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ble prix d’une épouse vertueuse, je lui accorde la main de Henriette, et, me confiant en sa loyauté pour tenir ses promesses, j’ose lui répondre de notre affection paternelle, comme de son propre bonheur.

— Monsieur, dis-je alors avec autant de calme que m’en permettait une aussi émouvante situation, je ratifie toutes les paroles de mon oncle ; je comprends les vôtres, mon cœur ne les oubliera plus… Je vous parle ici non point abusé par l’amour que je porte à mademoiselle Henriette, mais bien certainement soutenu, pressé par l’estime que j’ai pour ses vertus, et par le spectacle, que j’ai sous les yeux, du bonheur plein et vénérable où conduisent les principes que vous professez… Que mademoiselle Henriette et sa mère joignent leur assentiment au vôtre, et je jure ici que votre famille se sera accrue d’un fils qui ne trompera pas votre attente !

Henriette ne dit rien ; mais, s’étant tournée vers moi, elle me tendit sa main avec un mouvement plein de franchise. À ce geste, mon bon oncle quitta son fauteuil, et, chancelant d’années et de joie, il vint nous embrasser tous les deux. Les larmes étaient venues à ses yeux, et les caresses de Henriette les faisaient couler douces et faciles. Le géomètre, conservant seul toute sa fermeté, s’était rapproché de sa femme, et soutenait son courage par des paroles raisonnables et affectueuses.


Quand mon oncle fut retourné à son fauteuil : — Mes amis, dit-il, je vous remercie tous… Ce jour-ci remplit mon dernier vœu. Cette aimable enfant (la mienne à présent) sera heureuse,… c’est chose certaine ;… car