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Page:Torcy (Blieck) - L'exode, 1919.djvu/224

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QUATRIÈME PARTIE

mentalistes » qui croyaient encore à l’honneur, à la justice, à la bonté…

Ah ! si Philippe se fût trouvé près d’elle, peut-être eût-il relevé son courage ! Mais elle l’avait quitté sans un mot qui lui permît de la suivre…

Et elle se demanda s’il lui serait jamais donné de le revoir…

Vers la mi-novembre, elle apprit que Philippe était en France, qu’il avait l’intention de se fixer à Tours, en compagnie des Forestier.

Le jour même, elle écrivit à Marthe, lui conseillant de venir en Angleterre, où les Belges, assurait-elle, se voyaient acclamés comme les sauveurs !

Elle ne reçut point de réponse.

Déjà, les Héloir étaient partis pour Folkestone, où la lettre leur parvint avec un mot des Forestier.

Le Dr Claveaux accueillit Philippe avec plus d’émotion qu’il n’avait coutume d’en laisser paraître. Il offrit aux Héloir l’hospitalité de son appartement :

— Nous n’avons que trois chambres, dit-il, mais nous les partagerons, en attendant mieux.

Quelques jours après, une petite villa fut trouvée disponible, qu’on loua pour l’hiver, à des conditions raisonnables.

Aussi bien, ne fallait-il pas trop s’inquiéter de l’avenir. Les journaux annoncèrent que les Anglais mangeraient à Berlin le plum-pudding de Christmas, et qu’une paix victorieuse serait conclue, environ le nouvel an.