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* LE GRAND GEL
Dans un immense coup de fouet
le Grand Gel apparut.
De trop vifs désirs
font bruire les ronces sèches
& tous les givres s’énamourent
sur les écorces qui gercent —
en bande tous les chiens accourent
vers l’écluse du lac
immobile d’attente.
Le Grand Gel est venu
dans sa troïka velue.
Il claque des dents
& c’est la cadence
du psaume processionnal
chanté par l’hiver recueilli & désuet.
Les dents — les daims — les chiens
les gens — les givres — les Temps
sont constellés de tendresse
pour ses cristaux de Bohême
qui tintent au Vent du Nord.
Le Grand Gel est nu
jusqu’à la ceinture.