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il ne manquait plus rien à la gloire du musée des souverains ; il avait trouvé son grotesque.

Nous n’essayerons pas de faire l’histoire de Napoléon III, chacun de nous en a classé les phases dans le coin de sa mémoire réservé aux souvenirs qui soulèvent le cœur. Nous nous contenterons, pour terminer sa biographie, de relater les faits qui lui sont personnels.

Le 29 janvier 1853, Napoléon III a épousé une Espagnole, de qualité, disent les uns, inférieure, ajoutent les autres. Elle se nomme Eugénie de Montijo, et l’on prétend… (Voir le Trombinoscope, n° 10).

De ce mariage, qui n’a pas été célébré à Nanterre, est né, le 16 mars 1856, un pauvre petit être scrofuleux que nous ne rendrons pas responsable des gredineries de son père, jusqu’au jour où il élèvera la prétention d’en profiter.

Napoléon a été l’objet de trois attentats qui n’ont pas réussi (1852-1855-1858). Ce fait a inspiré au Tintamarre une réflexion qu’il n’a pas publiée : « Un train et un empereur sont deux choses que l’on ne devrait jamais manquer. »

On doit, entr’autres choses, à Napoléon III :

1° Cette magnifique sentence : « L’empire, c’est la paix, » presqu’immédiatement suivie de cinq guerres à tous les coins du monde ;

2° La campagne du Mexique, dont bon nombre de capitalistes ont conservé des souvenirs qui valent dans les 30 centimes le kilog. pour faire des cornets à tabac ;

3° La liberté de la boucherie (1864). Il l’avait déjà donnée à l’armée dès le 2 décembre 1851 ;

4° Et enfin, entre autres ouvrages littéraires : la Vie de César, livre dans lequel l’auteur a eu évidemment l’intention de se comparer à l’empereur romain et a trouvé le moyen de ne pas se donner de coups de pied.

Si l’on en croit certains bruits, le règne de l’empereur Napoléon III aurait été émaillé de quelques faits scandaleux et intimes qui se seraient passés aux Tuileries. On a parlé d’une bouquetière disparue, d’un beau cent-gardes trouvé… où on ne l’avait pas mis de faction et assassiné sur place, de parties d’écarté où le perdant payait le gagnant d’un grand coup d’épée dans le dos, etc., etc. ; enfin d’une foule de petites fêtes de famille dans ce genre-là. — À ceux qui nous demanderaient s’il faut croire à toutes ces infamies ? nous répondrons : Ça ne