Page:Touchatout - Le Trombinoscope, Volume 4, 1875.djvu/240

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voulu me prier de m’introduire moi-même dans cette petite galerie, qu’il soit fait selon leur désir. Ainsi bien, ma vie n’a rien d’extraordinaire : — Tour à tour apprenti typographe, géomètre, comptable, et caissier, je suis venu, un beau matin, que je marchais sans regarder devant moi, me heurter le front contre une des colonnes d’un petit journal. Le choc avait été si rude que je restai sur la place. Quand je repris mes sens, j’avais une bosse énorme à la tête, et je n’étais plus bon à rien qu’à écrire des bêtises. J’en pris mon parti, et voilà comment vous avez devant vous un pauvre diable qui, sans cet accident, serait peut-être aujourd’hui un accordeur de pianos très convenable. — Vous n’attendez pas sans doute, chers lecteurs, que je vous dise ici tout le bien que je pense de moi ; pour cela, ma modestie est trop grande et le format du Trombinoscope trop petit. Voici ce qu’en pensent les autres, vous choisirez. — Vapereau me donne 41 ans ; je ne les lui avais pas demandés. Il dit que j’ai collaboré avec quelques succès à beaucoup de journaux satiriques ; le dernier Nain-Jaune (série bonapartiste) a dit que je n’étais qu’un pur imbécile sans aucun tanlent. — Le grand Dictionnaire Larousse accorde à mes quelques bouquins un peu d’esprit ; Paris-Journal assure au contraire que ces livres ne sont que des insanités. — Le Rappel me prête une certaine indépendance de plume ; Le Gaulois affirme que je suis vendu au prince Napoléon. — Le Siècle trouve que mes petites œuvres sont parfois gores[illisible], toujours honnêtes ; Le Pays les traite de « pro-