Page:Touchatout - Le Trombinoscope, Volume 4, 1875.djvu/241

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orduriers » et d’« infamies ». — Pour les républicains, je suis un rieur de bon aloi ; pour les ramasstaballisties, je suis un « drôle », « un pitre » et un « mufle ». — Pour le premier passant venu, je suis un être comme un autre, que l’on peut même laisser entrer dans les omnibus ; pour Villemessant et Alfred d’Aunay je suis un « sinistre voyou ». — Vous voyez, chers lecteurs ; il y a du choix : faites vos petits paquets. — Il ne me reste plus qu’à vous parler de mon caractère, de mes goûts, de mes faiblesses… — Je crois que l’on peut juger un homme du haut en bas en lui demandant une description idéale du ciel dans lequel il espère aller un jour. Voici le paradis que je rève : un climat doux — plutôt un peu chaud. — dans tous les coins, des fontaines Wallace de café noir à la glace et tout sucré. — Une grande cage dans le milieu de l’Eden avec Xavier de Montépin, B. Jouvin et Alphonse Karr dedans ; Rien pour les abriter du soleil ; et moi ± me promenant autour avec grand panorama et cigares extraordinaires. — Sarah Bernhardt nous disant des vers après diner tous les soirs. Petit journal tintamarresque toujours à ma disposition pour y insérer des mots désagréables contre Belval de l’opéra et Saint-Genest. — Billards partout. Belles mères nulle part. Et puis tous les jours après mon café, être parrain d’un nouvel enfant d’Albert Wolff. — Sur ce, chers lecteurs, maintenant que vous connaissez l’homme à fond, tous mes amitiés, et Dieu vous garde du Vaudeville.

10 mai 1876.
(signé) Touchatout.