Page:Toulet - Béhanzigue, 1921.djvu/119

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— Il aimait les courants d’air, peut-être. N’avait donc pas de salle à manger ?

— Vous savez bien, explique Nestor, qu’on lui dressait son couvert un peu au hasard.

— Comment voulez-vous que je sache ça ? Je n’ai jamais dîné avec.

Et, arrêtant au vol un souvenir classique :

— Est-ce que vous me prenez pour Molière, demande— t-elle.

— Je n’irai pas si loin. Et, quant au courant d’air, je suppose que la colonnade était vitrée du côté de la cour, et du mauvais temps.

— Comment ? demanda Béhanzigue, n’est-ce pas sous Bonaparte qu’on la ferma ?

— Au moins, est-elle faite pour être close sur la cour, à supposer qu’elle ne le fût point d’abord. Qu’elle ouvrît sur les jardins, qui est le côté intime et fleuri, cela va de soi ; et quoi de plus absurde que de poser des verrières dans un entrecolonnement, où rien ne les attend, ni ne les fixe ? Mais, à l’opposé, il saute aux yeux que Mansard avait prévu des cloisons, et déterminé leur place. C’est ainsi que la partie antérieure de la colonnade, qui en devait être cachée, est restée de pierre brute ; et que, vers l’intérieur, les placages de marbre ne sont plus symétriques, dans l’état actuel.

— Mais alors… dit Béhanzigue.

— Ecoutez, fait Laetitia, vous rebâtirez Trianon une autre