Page:Toulet - Béhanzigue, 1921.djvu/132

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— D’ailleurs, je vous accorde que tout cela est un peu bien confus, et littéraire — voire, rétrospectif. Ce bijou précieux — trop précieux — est ciselé dans un amalgame de métaux fort divers. On y retrouve je ne sais quoi du Primatice ; beaucoup des Français du XVIIIe siècle ; du Burne Jones, dans les airs de tête ;… on y retrouve tout ce qu’on veut : des symboles d’Allemagne, des masques bergamasques, etc., pantoufle…

— Qu’est-ce que c’est que toutes ces bêtes-là, demande la musculeuse Parathénar, qui tient dans le groupe, à son habitude, une grande place matérielle.

— Ne t’occupe pas de ça, mon gros, fait Lœtitia : on t’avertira quand tu seras pour comprendre.

— Ah, lâche-moi le coude, grommelle la grande fille : tu sais où ça me court, quand on me bafouille !

— Mais je suis sûr, moi, intervient Béhanzigue, que Parathénar comprend très bien, et qu’elle tombera d’accord, malgré mes réserves, qu’il y à une réelle sincérité dans Beardsley et, autour de ces figures inquiétantes, on ne sait quelle atmosphère de fatalité, de triste perversion. J’y reconnais, pour tout dire, ce vice anglais qui brûle comme de la glace ; qui, depuis Vathek, anime tour à tour le vieux lord de Vanity Fair, les sadiques vierges de ce Swinburne plein d’enflure, Dorian Grey, et certaines des plus belles pages du great God Pan. Sans compter des choses charmantes, mais plus directement picturales, comme, par exemple, ce cortège plein de chuchotements, qui, sur la pointe des pieds, vient voir Pierrot à son lit de mort, (un Callot sentimental) ; — sans compter les