Page:Toulet - Béhanzigue, 1921.djvu/145

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

en toutous, par Van Obstal, sur la muraille rouge, la future Charrière proposait déjà de son sourire, obliquement, et de ses yeux couverts ces énigmes dont M. de Constant ne déchiffra les dernières qu’avec ennui.

— Mais où est-il enfin, votre quartier ?

— C’est entre les Gobelins et… les buttes Chaumont.

— Je vois ça d’ici, dans la lune, comme vous.

— Comme qui est la lune, demanda Lœtitia en entrant ?

Sa toilette qui la divisait en trois parties égales était vert turquoise, soutachée de taupe arc-en-ciel — et son chapeau à fruits avait l’air d’un panier de vendange. Bref, quelque chose de simple, de discret.

— Moi, dit Béhanzigue, après l’avoir contemplée avec sympathie, j’aime beaucoup les couturières futuristes — et du reste tous les futuristes en général, y compris M. d’Haussonville. Ce qui doit leur courir, c’est d’être forcés de parler esperanto.

— On ne parle plus esperanto. Il y a une nouvelle langue, l’idio, qu’on appelle.

— Il n’est donc pas mort au bord de la route.

Lœtitia, tel M. Pierre Loti, n’ayant pas lu Moréas :

— Je ne sais pas, dit-elle. Ça commençait du temps que j’ai connu mon Brésilien.

À cet auguste souvenir, tout le monde devient respectueux. Car à l’envi de ce bourgeois dont Champfleury fut dérobé par M. Anatole France, qui mesurait les monuments de son riflard, Lœtitia, ce sont les gestes de sa vie, et même de l’histoire