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Page:Toulet - Béhanzigue, 1921.djvu/159

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— Tu n’es… observa Béhanzigue ; mais je l’ai déjà dit.

Fô aspira une gorgée de Porto-fine Kulm, et dit, avec sort accent de Yunnam :

— Moi j’aime mieux un roman franco-chinois, d’un nommé Dagerche, et qui s’appelle : Insolata. J’aime mieux la France, et les femmes bien habillées. Un de vos poètes, celui-là qui, sous un ciel de perle ou au clair de lune, fait danser tant d’images sages, tendres et railleuses — comme, à coup d’éventails, un vol de papillons en papier, — savez-vous ce qu’il fait dire à Octave, quand paraît la notaresse…

— Et savez-vous, reprit Béhanzigue, ce que dit sa divine ingénue au neveu du marchand de draps, à propos de l’étoile des pauvres ?

— Et savez-vous, demanda Lœtitia, ce qu’alle vous répond la petite pomme d’api ?

— Je me demande, songea Béhanzigue, comment elle ta élevée, ta mère.

— Avec un martinet, donc. J’appartiens au monde de la petite bourgeoisie, mon cher.

— Oui, dit Fo, cette bourgeoisie laborieuse qui… enfin… oui. Ah, chez nous le peuple ne bat ses filles que lorsqu’elles sont grandes.

— Grandes non plus, elles ne sont pas toutes aussi sages que Musset. Mais c’est vrai, qu’il le fut comme personne en France, depuis Molière, et même Ecouchard-Lebrun.

— C’est vrai mais il buvait