Page:Toulet - Béhanzigue, 1921.djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Ça ne se voit pas, objecta Béhanzigue. Au lieu que Saquespée — en anglais Shakspeare — je me demande toujours si c’est de génie qu’il est ivre, ou bien de litron.

—Tu n’as qu’à te regarder dans les glaces, après minuit, conclut Lœtitia ; et tu en verras deux… Mais mon Dieu, que c’est laid, cette mode de chaussures. Et les talons plats qui m’allaient si bien. Seulement, j’ai de jolis bas. Je me rappelle, quand j’avais mon Brésilien…

— Oui, ils ne sont pas mal, observa Fô, méprisamment.

— Pas mal ! protesta la jeune femme, qui, couchée sur le divan du Chinois, s’arqua sur les reins pour en montrer un peu davantage. La vérité, et l’histoire, c’est qu’ils étaient vert de gris, avec des baguettes d’or pâle.

— Et plus haut, il y a des pensées brodées, expliquait Lœtitia, en tirant toujours sur ses jupes.

— Je vois, dit le diplomate, en assujettissant son monocle : je vois où elles naissent.

— Acré ! s’écria le baron, gare à ton falzar, Lœtitia. Tu vois pas qu’il nous achète, le Tonquinois.

— Tonquinois, dit Fô, ça n’a rien à faire. Je suis de la Chine.

— Moi aussi, dit M. de Béhant. Mon grand-père maternel, qui était de Saint-Gaudens, rayonnait — le mot n’est pas trop fort — dans tout le pays pour vendre des mouchoirs de tête en foulard, et de ces jarretières, à boucles de melchior, dont les richards tentaient la vertu des filles.

— Porte-balle, quoi, il était.