Page:Toulet - Béhanzigue, 1921.djvu/176

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— Je ne vous ai rien fait défendre du tout, pas même de… de me…

Un peu de pitié, ou un peu de pudeur l’arrête. Elle ne dit pas le mot. Eh, je le sais bien, parbleu, que je la rase. Cependant j’ai ouvert mon parapluie pour la conduire à une voiture, et ouvert la portière. Au moment de monter, elle pose son pied pointu dans une flaque, et m’éclabousse tout entier. Et de quel rire elle éclate alors : cruel, aigu, étincelant, comme une dague.

Je l’ai déjà dit : c’est beaucoup de mettre une jolie femme d’accord avec le paysage.

— Prahly, laissez-moi faire la route avec vous.

— C’est cela : pour me faire part de la boue dont vous venez de vous couvrir. Aimable prévoyance.

— Prahly, je vous en prie.

— Et pour qu’on nous voie tous les deux en fiacre. Mais, mon cher, vous êtes fou !

Elle part, après avoir indiqué sa demeure, au cocher. Mais, un peu plus loin, je la vois se pencher à la portière, pour donner une autre adresse, sans doute.

Ah, vous le savez bien, Prahly, que je suis fou…

Signé : BÉHANZIGUE

Et ici s’arrêtait le manuscrit.