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Page:Toulet - Béhanzigue, 1921.djvu/25

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LE MASQUE AUX VIOLETTES


Par une mésaventure assez courante, Eulalie, des Ternes, qu’on appelait aussi Mademoiselle de Papin, avait un père.

Et il était cocher de fiacre.

Une affection sans nuages les unissait. C’est vrai qu’au cours de son enfance il lui en avait donné pour marques celles-là surtout que laissent le poing ou un manche de fouet ; et longtemps, il ne parut pas faire bien la différence d’elle a son cheval. Mais lorsqu’elle foula sa treizième année, M. Pacôme Filéma (c’était son nom ; et son numéro : 77.777) sentit s’émouvoir nouvellement en lui une corde où vibrait la tendresse. « Il y a des malheureux que ça ne sait pas ce que c’est, d’être père, songeait-il. » Lui-même, on eût dit qu’il allait l’oublier, à force de s’en souvenir.

En retour, Mme Filéma, qui jusqu’ici avait eu sa fille à la bonne — comme vous diriez — sembla se refroidir envers elle de toute cette même ferveur que Pacôme faisait voir, qui croissait en lui. Et, de l’un à l’autre ballottée, rudoyée ici, caressée là, Eulalie béait, sans comprendre aux énigmes de