Page:Toulet - Les Tendres Ménages, 1904.djvu/38

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Elle se tait tout d'un coup, comme si elle allait dire une sottise, rougit, et promène autour d'elle des regards troublés. Elle contemple sans les voir, le ciel et la mer devenus d'un saphir plus obscur, les ombres qui s'allongent. C'est l'heure du bain.

A ce moment passe près d'eux une assez belle personne, vêtue d'un de ces horribles costumes de louage qui semble faits de toile goudronnée.

--S'il est possible, fait Mariolles, de se fagoter comme ça... C'est dommage: elle n'est pas si mal faite. Voyez ses jambes; fines, nerveuses...

Et Tony fait des yeux d'homme pas marié. Ceux de Sylvère, un instant, comme la mer, s'obscurcissent; et elle n'est plus rouge du tout.

--Vous connaissez cette baigneuse, que vous la regardez comme ça?

Sa voix aussi est un peu changée. Tony n'a pas de peine à démêler en elle la première et passagère atteinte de la jalousie. Et Tony, avec la