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XII
LE BIRIOUK[1]
Un soir, je revenais de la chasse, seul en drojka, j’avais encore huit verstes à faire. Mon excellente jument arpentait d’un pas rapide la route poudreuse en reniflant de temps en temps et en secouant les oreilles. Mon chien, quoique harassé, suivait juste à demi-pas des roues, comme s’il eût été retenu à l’attache. Un orage se préparait. Un gros nuage lilas et violacé montait lentement de derrière la forêt et de longues nuées se pressaient à ma rencontre ; les aubiers s’agitaient et murmuraient d’une voix inquiète. La chaleur était suffocante, mais une fraîcheur humide lui succéda, et les ombres s’embrunirent. Je frappai des guides les flancs
- ↑ Le taciturne.