permettait d’emmener quelques palefreniers, jardiniers et autres gens de service, il pourrait bien faire une tentative.
« Oh, oui ! faites une tentative, mais vite, vite ; je prends tout sur mon compte. »
Lisinski eut un froid sourire.
« Je dois, madame, vous avertir d’avance qu’on ne peut répondre du résultat. La force de M. Kharlof est bien grande… et son désespoir aussi… et il se sent cruellement offensé.
— C’est cet affreux Souvenir, s’écria ma mère ; jamais je ne lui pardonnerai. Mais vite, vite, partez.
— Prenez beaucoup de cordes, Monsieur l’intendant, et des crochets à incendie, fit Gitkof d’une voix de basse ; et même si vous aviez un filet, vous feriez bien de l’emporter. Il est arrivé une fois, dans notre régiment…
— Je n’ai pas besoin de vos leçons, monsieur, interrompit l’intendant avec dépit ; je sais mieux que vous ce qu’il faut faire.
Gitkof répondit d’un air piqué qu’il s’attendait à être convoqué…
— Oh, non ! s’écria ma mère, reste ici. Que M. l’intendant aille seul. Partez, mon cher monsieur. »
Gitkof prit un air encore plus boudeur et Lisinski s’éloigna.
Je courus à l’écurie, je sellai moi-même mon petit cheval, et je partis au galop pour Ieskovo.
La pluie avait cessé ; mais le vent soufflait avec