Aller au contenu

Page:Tourgueniev - Mémoires d’un seigneur russe.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

t

D’UN SEIGNEUR RUSSE. 113

aces de roues étaient marquées par des rubans define arbe rouge, s’élevaient, tout contre ces traces, des monceaux guliers de bois de chauffage déjà noirci par la succession 1 chaud, du froid et de l’humidité ; la pénombre qui desceniit de ces sortes de murs exactement toisés affectait une rme de losange ; et c’était la seule ombre qu’on rencontrât ms cet endroit. Une brise légère tantôt s’élevait, tantôt s’aittait : si elle venait à souffler, soudain tout s’animait, bruis- · tit, se mouvait, se croisait en marchant et en courant sous tte haleine bienfaisante ; la fougère faisait ondoyer gracieument ses flexibles panaches ; l’homme, l’oiseau, le quadruede et l’insecte se réjouissaient.... si elle retenait son souffle 1 si elle expirait, tout rentrait à l’instant même dans le since et l’immobilité.... Les grillons seuls criaient ou si filaient tec une sorte de rage · leur cri sec, aigre, ininterrompu est rt déplaisant ; il est l’assaisonnement des inévitables ar-’ eurs de l’heure de midi ; il semble sortir alors de la terre nbrasée, à l’appel des plus puissants rayons du soleil. Ayant eu la chance de ne rencontrer sur notre passage lsun transport, nous nous trouvâmes arrivés aux nouuux abattages. Là, des trembles fraîchement coupés s’é· ndaient tristement par terre, écrasant de leur masse les srbages et les arbustes : les uns avaient un feuillage vert score dans leur agonie silencieuse, et leurs feuilles panteient inertes sur les branches immobiles ; sur d’autres, les ailles déjà se tortillaient en se desséchantyautour du pied nputé de ces titans gisaient des monceaux de frais copeaux tmides, d’une teinte blanc et or, d’où s’exhalaient de saines délicieuses senteurs, amères sans àcreté. Plus loin, contre fourré, la hache frappait sourdement en mesure, et de 1. Il y a souvent en Russie un homme pour quatre ou cinq attelages ; sn résulte que’partout un transport quelconque fait caravane et ne T8 passage à PBPSODHC. À PèÉ€I’SbOl1I’g et à. Moscou, Cèpelldüllt, OI]. BI, il a été mis un peu d’ordre dans ces convois de charrettes et de ltures de tout genre, et, de trois en trois attelages, il doit y avoir lution de continuité. Partout ailleurs que dans les deux capitales, à ns forte raison aux champs et dans les bois, quand la tète du boa a ssé devant vous, restez tranquille jus qu’après le passage de la queue ; tre impatience ne nous mènerait à rien. ’