Page:Tourgueniev - Mémoires d’un seigneur russe.djvu/237

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D’UN SEIGNEUKBUSSE. 221mcte,

toute une douzaine de gars s’élançant dans un chariot ttélé d’un cheval qu’il· s’agissait d’aller essayer au large ; 1 bien des gens qui, quelque part, en un lieu distinct, vec le secours d’un agile tsigane, marchandaient tomber s fatigue, cent fois tôpaient, et cent fois se trouvaient avoir nu chacun à leur prix au sujet d’une méchante rosse inverse d’une natte recroquevillée et toute en lambeaux, indis que la rosse clignotait fort paisiblement, comme s’il ’eût pas été question d’elle dans Vaffaire ; que lui importe, a effet, par qui elle sera bàtonnée ? ·. · ·· · ·. · · —Sur un autre point se tenaient des seigneurs terriers, au front trge, aux moustaches teintes, aux grands airs de dignité, · cowfédérates ; en tr : houycka.s* de camelot, une manche pasie, l’autre ballante, causant avec des marchands ventrus, en, onuets fourrés de duvet et en gants verts. Des officiers de ivalerie de divers régiments se rencontraient en, cet endroit ;· n long, long cuirassier, natif de nos provinces allemandes, » emandait, avec un admirable flegme, à un maquignon boi-· tux des plus ingambes, combien il voulaitrenevoir d’unt heval roux qu’il désignait par un mouvement de son menon ; un hussard, blond, qui n’avait certes pasvingt ans, s’in-. iressait à un cheval-qu’il voulait atteler envolée et assortir sa maigre haquenée..Un voiturier, en chapeau tromblon ;ès-bas et pourvu d’une plume de paon, vêtu »d’un cafetan nussâtre, et ganté demjtaines de cuir, qu’il mettait plus volontiers à califourchon sur son étroite ceinture verte qu’à es mains, était en quête d’un bon timonier.·Les cochers nuaient artistement la queue de leurs«, bêtes, mouillaient B salive leur crinière, et paraissaient donner à leurs, maî-· res de respectueux conseils. · ~ ·, . ·, il ·. t Ailleurs, des greupewse détachaitmt ; c’étaient«les-geus ; qui. hnaient de conclure entre ·eum-un marché. etiqui couraient arroser à, l’auberge ou· au· cabaret, selon leur ce : nd-ition.·Et. aut cela, formant un tohu-bohu infemalyse remuait, criait, grouillait, se fâchait·, ’gesticu-lait, s’apaisait, grondait, riait, · » 1. Habits fantasques, à dénominations fantasques, que portent lesiches et nobles campagnards russes. ·

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