Page:Tourgueniev - Mémoires d’un seigneur russe.djvu/49

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l l D’UN SEIGNEUR RUSSE. 33 — Ils ont des enfants ? - Ils en ont eu un qui est mort. ’ — Elle a donc bien plu à ce meunier, puisqu’il l’a affranchie ? A—t-il payé beaucoup ? · — Je ne sais pas. Elle lit et écrit, et dans leur métier c’est très-importam. Elle doit bien lui avoir plu. » — Tu la connais depuis longtemps ? — Oui. Je vendais du gibier chez ses maîtres, quand ils venaient voir leur domaine, qui n’est pas bien loin d’ici. · — Tu connais le laquais Pétrouchka ? I — Oui. — Où est-il’ ? — Il est devenu soldat. — Ah !... Cette pauvre femme ne se porte pas bien. — Point de’santé, non. Nous ferons dans six ou sept heures d’ici une bonne tiaga ; vous devriez faire un bon Sommê. » · ’ ’ Une compagnie de canards sauvages passa en siftlant sur nos têtes, et nous les entendîmes s’abattre tous dans la rivière, à trente pas de nous. Il commençait à faire à la fois sombre et froid. Dans le bois, le rossignol déployait le trésor éblouissant de ses mélodies. Nous nous plongeâmes avec délices dans le foin et le sommeil. o III. · I L’Eau de’Framboise, ou le Velmoje russe. ’Dans la première quinzaine d’août, les chaleurs sont tellement insupportables, en particulier de midi à trois heures, que le chasseur le plus déterminé ne peut chasser, et que le chien le plus dévoué commence à lécher féperon de son · maître, en d’autres termes à le suivre pas à pas, en clignant maladivement des paupières et en tirant la langue d’une incroyable longueur. Que le maître se retourne et lui adresse 126 c