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PREMIER AMOUR
petite voix enrouée, une vraie voix de cadet[1].
Zinaïda rit de nouveau. J’eus l’occasion de remarquer qu’elle n’avait jamais encore eu de si jolies couleurs. Je partis avec le cadet.
Dans notre jardin, se trouvait une vieille balançoire ; je le fis asseoir sur la mince planche et commençai à le balancer. Il était assis immobile dans son uniforme de gros drap neuf orné de larges broderies d’or et, de toute sa force, il se tenait aux cordes.
— Mais déboutonnez votre col, lui dis-je.
— Ce n’est rien, nous y sommes habitués, répondit-il en toussotant.
Il ressemblait à sa sœur, ses yeux surtout me la rappelaient. Il m’était agréable de le servir ; mais en même temps, une âpre tristesse me mordait le cœur. « En effet, mainte-
- ↑ De l’école militaire des cadets.