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PREMIER AMOUR

nant je suis comme un enfant ! pensai-je, mais hier… »

Je me souvins de l’endroit où j’avais laissé tomber mon couteau la veille ; je le recherchai et le trouvai. Le cadet me le demanda. Il coupa une branche de houx de laquelle il fit une flûte et commença à siffler. Othello sifflait aussi.

Mais, en revanche, comme il pleura le soir, ce même Othello, sur les mains de Zinaïda, quand le trouvant dans un coin du jardin, elle lui demanda pourquoi il était si triste. Mes larmes jaillirent si soudainement qu’elle s’en effraya.

— Qu’avez-vous ? qu’avez-vous, Volodia ? répéta-t-elle, et, voyant que je ne répondais pas et que je ne cessais pas de pleurer, l’idée lui vint d’embrasser ma joue humide. Mais je me détournai d’elle et je chuchotai à travers mes sanglots :