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PREMIER AMOUR

eu un mot cruel pour maman. « Il parla de son âge. » Là-dessus, maman avait pleuré et avait parlé d’un effet souscrit à la vieille princesse, et elle traita fort mal la princesse et sa fille ; à ce moment papa avait menacé.

— Et tout ce malheur, continua Philippe, est venu d’une lettre anonyme ; qui l’a écrite, on ne sait pas ! Sans cela, cette affaire serait toujours restée cachée.

— Mais est-ce qu’il y avait vraiment quelque chose ? prononçai-je avec peine, tandis que mes mains et mes pieds devenaient froids et que quelque chose tremblait dans le fond de ma poitrine.

Philippe eut un clignement d’œil expressif :

— Il y avait quelque chose. On ne peut pas cacher ces affaires-là. Votre père cependant est assez prudent, mais dans ces intrigues, on est forcé ou de louer une voiture ou toute autre chose ; on a toujours des témoins.