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PREMIER AMOUR

Ainsi, moi… que n’espérais-je pas ? quel splendide avenir je prévoyais ! quand, par un seul soupir, par une seule sensation de tristesse, j’évoquais le souvenir de mon premier amour !

Et qu’est-il advenu de toutes mes espérances ? Maintenant, quand déjà sur ma vie commencent à tomber les ombres du soir, que m’est-il resté de plus frais, de plus cher que le souvenir de cet orage de printemps qui a éclaté et passé si rapidement ?

Mais c’est en vain que je me calomnie. Même alors, dans ce temps de légèreté et de jeunesse, je ne suis pas resté sourd à la voix triste qui m’appelait, et au bruit solennel qui sortait du fond de la tombe…

Il me souvient que quelques jours après avoir appris la mort de Zinaïda, attiré par je ne sais quel secret désir, j’ai assisté à la mort