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PREMIER AMOUR

la chambre voisine : un bruit de sabre retentit.

— Zina ! cria du salon la princesse, Belovzorov t’apporte un petit chat.

— Un petit chat ! s’écria Zinaïda. Et se levant vivement de sa chaise, elle jeta le peloton sur mes genoux et s’enfuit.

Je me levai également, et, déposant le peloton et l’écheveau sur l’appui de la fenêtre, j’entrai dans le salon et je m’arrêtai stupéfait. Au milieu de la chambre était étendu, les pattes allongées, un petit chat rayé. Zinaïda était devant lui à genoux et soulevait doucement son petit museau. Plus loin, auprès de la princesse, et couvrant presque toute la partie du mur entre les deux fenêtres, se tenait un gaillard blond et frisé, un hussard au visage rose et aux yeux à fleur de tête.

— Qu’il est drôle ! répétait Zinaïda. Et ces yeux qui ne sont pas gris mais verts, et ces