Page:Tourgueniev - Premier Amour, trad. Halpérine-Kaminsky.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
38
PREMIER AMOUR

oreilles qui sont si grandes ! Merci, Victor Egorytch, vous êtes charmant.

Le hussard, dans lequel je reconnus l’un des jeunes gens que j’avais vus la veille, sourit et s’inclina en faisant résonner ses éperons et les anneaux de son sabre.

— Vous avez daigné dire hier que vous désiriez avoir un chat rayé avec de grandes oreilles… je me le suis procuré. Votre parole, c’est la loi. Et il s’inclina de nouveau.

Le jeune chat miaula faiblement et se mit à flairer le parquet.

— Il a faim ! s’écria Zinaïda. Vonifati ! Sonia ! apportez du lait.

La femme de chambre, dans une vieille robe jaune, avec un foulard déteint sur le cou, entra en portant une soucoupe pleine de lait qu’elle déposa devant le chat. La petite bête tressaillit et se mit à laper.

— Que sa langue est rose ! remarqua Zinaïda