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parties, creusées en maniére de goutiere, lesquelles assemblées avec le pivot qui en occupe le milieu, forment autant de loges remplies de graines. Les feüilles de cette plante sont stiptiques. L’odeur des fleurs approche de celle du Chevrefeüille, mais elle est plus forte et porte à la teste.

Chamærhododendros Pontica, maxima, folio Laurocerasi, flore Cæruleo purpurascente. Coroll. Instit. Rei herb. 42.

Cette espece s’éleve ordinairement à la hauteur d’un homme. Son principal tronc est presque aussi gros que la jambe. Sa racine trace jusques à cinq ou six pieds de long, partagée d’abord en quelques autres racines grosses comme le bras, distribuées en subdivisions d’un pouce d’épaisseur. Celles-ci diminuent insensiblement, accompagnées de beaucoup de chevelu. Elles sont dures, ligneuses, couvertes d’une écorce brune et produisent plusieurs tiges de differentes grandeurs, lesquelles environnent le tronc. Le bois en est blanc, cassant, revétu d’une écorce grisâtre, plus foncée en quelques endroits. Les branches sont assez touffuës et naissent dés le bas, mal formées, inégales, garnies seulement de feüilles vers les extrémitez. Ces feüilles, quoique rangées sans ordre, sont d’une grande beauté et ressemblent tout-à-fait à celles du Laurier-Cerise. Les plus grandes ont sept ou huit pouces de long sur environ deux ou trois pouces de large, et sont terminées en pointe par les deux bouts, vert-guai, lisses, presque luisantes, fermes et solides. Le dos qui n’est que l’allongement de la queüe, laquelle a prés de deux pouces de long, est relevé d’une grosse côte fillonnée en devant, dont les subdivisions principales sont comme alternes. Les feuilles diminuent à mesure qu’elles approchent des sommitez, quoiqu’on y en apperçoive assez souvent qui sont encore plus grandes que les inferieures. Depuis la fin du mois d’Avril jusques à la fin de Juin, ces sommi-