Page:Tournefort Voyage Paris 1717 T2.djvu/255

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tez sont chargées de bouquets de 4 ou cinq pouces de diametre, composez chacun de vingt ou trente fleurs, à la naissance desquelles se trouve une feüille longue seulement d’un pouce et demi, membraneuse, blanchâtre, large de 4 ou 5 lignes, creuse et pointuë. Le pedicule des fleurs a depuis un pouce jusques à 15 lignes de longueur, mais il n’est épais que d’environ demi ligne. Chaque fleur est d’une seule piece, longue d’un pouce et demi ou deux, rétrecie dans le fond, évasée et découpée en cinq ou six parties. Celles d’en haut qui est quelquefois la plus grande, est large d’environ sept à huit lignes, arrondie par le bout de même que les autres, légerement frisée, ornée vers le milieu de quelques points jaunes ramassez en maniére d’une grosse tache. Les parties d’en bas sont un peu moindres et recoupées plus profondément que les autres. A l’égard de la couleur de cette fleur, le plus souvent elle est violette tirant sur le grisdelin. On trouve des pieds de cette plante à fleurs blanches, et d’autres à fleurs purpurines plus ou moins foncées, mais toutes ces fleurs sont marquées des mêmes points jaunes dont on vient de parler, et leurs étamines qui naissent en touffe, sont plus ou moins colorées de purpurin, quoique blanches et cotonneuses à leur naissance. Ces étamines sont inégales, crochuës et environnent le pistile. Leurs sommets sont posez en travers, longs de deux lignes sur une ligne de large, divisez en deux bourses pleines d’une poussiere jaunâtre. Le calice n’a qu’environ une ligne et demi de longueur, légerement cannelé en cinq, six, ou sept côtes purpurines. Le pistile est une espece de cone de deux lignes de haut, relevé à sa baze d’un ourlet verdâtre et comme frisé. Un filet purpurin, courbe et long de 15 ou 18 lignes, termine ce jeune fruit et finit par un bouton vert-pâle. Les bouquets de fleurs sont tres gluants