Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/121

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de nous, et nous rentrâmes dans sa chambre à coucher.

Cette malheureuse famille, si cruellement éprouvée, se jeta sur des sièges et fondit en larmes ; quelques instants après, le Roi embrassa ses enfants, la Reine en fit autant et fit signe à ma mère de les emmener. Il était dix heures du soir.

Nous passâmes alors chez M. le Dauphin, et ma mère et moi nous fîmes ce que nous pûmes pour le distraire, ainsi que Madame, du souvenir du spectacle douloureux dont ils venaient d’être témoins. Nous n’étions guère en état de leur donner des distractions : nos efforts cependant leur procurèrent une nuit tranquille. La mienne ne le fut pas. J’embrassai ma mère, qui couchait dans la chambre de M. le Dauphin, et je redescendis dans ma chambre, le cœur navré, glacée d’effroi et livrée seule, après cette journée tumultueuse,