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Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/141

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aux soins de la princesse de Tarente.

De la fenêtre de la chambre du Roi nous vîmes passer ce triste cortège, à pied, traversant le jardin des Tuileries, escorté de quelques gardes nationaux, de quelques membres de l’Assemblée, et accueilli par le silence le plus profond. C’était un spectacle à serrer le cœur. L’idée d’un convoi funèbre se présenta à mon esprit ; c’était, en effet, le convoi de la Royauté.

Pour ce qui m’arriva dans cette funeste journée et dans celles qui la suivirent je ne puis vous dire rien de plus complet et de plus précis que ce que vous trouverez dans la lettre que je vais vous lire. Je l’écrivis après ma sortie de prison à ma sœur, madame de Sainte-Aldegonde. Quand cette lettre fut écrite, mes impressions avaient conservé toute leur vivacité, mes souvenirs toute leur fraîcheur. J’étais comme un naufragé