Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/182

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pas être les miens… Je lui fis remarquer qu’il n’avait apporté ni chapeau, ni souliers : le déguisement devenait impossible ; je restai comme j’étais.

« Pour sortir d’où nous étions, il fallait repasser presque aux portes de la prison où étaient les assassins, ou traverser une église (le Petit-Saint-Antoine) dans laquelle se tenait l’assemblée de ceux qui donnaient l’impulsion aux massacres. L’un et l’autre chemin étaient également dangereux.

« Nous choisîmes celui de l’église ; et je fus obligée de la traverser par un bas-côté, me traînant presque à terre, afin de n’être point aperçue de ceux qui formaient l’assemblée. Mon conducteur me fit entrer dans une petite chapelle latérale, et, me plaçant derrière les débris d’un autel renversé, me recommanda bien de ne pas remuer, quelque bruit que j’entendisse, et