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Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/41

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d’août 1789, des journées des 5 et 6 octobre suivants.

Logée dans un entre-sol donnant sur une petite cour intérieure fort obscure, dès deux heures de l’après-midi j’étais obligée d’avoir de la lumière ; ma chambre se trouvait précisément placée sous le cabinet de la Reine, qui, malgré ses magnificences de dorures et des plus belles sculptures, n’avait vue, comme mon entre-sol, que sur cette cour.

Un inconvénient grave, résultant de la mauvaise distribution de cette partie du château, excita chez moi des scrupules faciles à comprendre, et ajoutait encore à l’incommodité de ma sombre demeure : tout ce que la Reine disait dans son cabinet s’entendait distinctement dans ma chambre. Tous les jours, à une heure, le Roi venait chez la Reine, et sa voix forte faisait arriver toutes ses paroles jusqu’à moi. Ma mère crut devoir