Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

On s’habitua donc au séjour des Tuileries. Insensiblement on se fit des occupations et on se traça un plan de vie. La mienne était assez douce. Des maîtres occupaient une partie de ma matinée ; tous les jours, avec ma mère, j’accompagnais M. le Dauphin à la promenade dans les Tuileries. Quelques gardes nationaux, sous les ordres d’un chef de bataillon, escortaient M. le Dauphin ; ils écartaient la foule qui se pressait sur son passage ; mais jamais nous n’eûmes à nous en plaindre : on n’entendait que des exclamations sur la beauté du jeune prince, et nous étions heureuses de l’intérêt qu’il inspirait.

Ma mère sentit combien de pareilles promenades seraient peu profitables à la santé d’un enfant, et, sur sa demande, le Roi fit arranger la pépinière du jardinier du palais, qui devint le jardin particulier de