Page:Tousseul - Aux hommes de bonne volonté, 1921.djvu/13

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agonisent et crient grâce. Vous êtes devenus les Maîtres du monde, parce que vous vous êtes unis malgré les frontières et les langues. Demain, vous partirez au lever du jour, lorsque l’Etoile rejoindra son orbite et s’effacera pour jamais. Vous referez le chemin parcouru, en toute hâte, car la terre vous attend. Désormais, vous travaillerez pour vous ; le sel et les usines vous appartiennent. Ne sont-ce pas vos mains qui ont exploité l’un et bâti les autres ? »

Il y eut une immense clameur qui se répercuta jusqu’aux étoiles. Le peuple du continent chantait l’Internationale. Et il se réjouit jusqu’à l’aube.

On se mit donc en route au point du jour. L’Inconnu souhaita bon voyage aux pèlerins et les regarda s’éloigner. La procession se désagrégeait aux carrefours des grand’routes. Les adieux et les signes, du haut des montagnes, bénissaient les derniers voyageurs.

Ils firent comme l’Homme avait dit. La Paix régna sur le Monde et l’on n’entendit plus parler de l’Annonciateur.

(Floréal, 6 novembre 1920.)