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Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/207

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paſſions de l’ame. Parlons d’abord des ſens. Les animaux les partagent avec l’homme ; car ce n’eſt pas lui ſeul qui goûte les ſaveurs, qui voit les couleurs, qui ſent les odeurs, qui entend le bruit, qui eſt ſenſible au chaud, au froid & à ce qui eſt l’objet de l’attouchement. Les animaux ont ces mêmes ſenſations ; & s’ils les ont, quoiqu’ils ne ſoient pas hommes, pourquoi leur ôteroit-on la raiſon, parce qu’ils ne font pas hommes ? On pourroit dire de même que les Dieux ne ſont pas raiſonnables, puiſqu’ils ne ſont pas hommes. On pourroit nous dépouiller nous-mêmes de la raiſon, puiſque les Dieux ſont raiſonnables, & que nous ne ſommes pas Dieux. Les animaux ont les ſens bien plus parfaits que les hommes. Je ne veux point parler de Lyncée. Il n’eſt[1] ſi fameux que

  1. Lyncée étoit un Argonaute, qui avoit