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Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/56

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viendroient inutiles. Elles ſeroient ravagées par les bêtes ſauvages ; on ne verroit que des ſerpens & des oiſeaux : il ſeroit très difficile de labourer ; les ſemences ſeroient mangées par les oiſeaux, & s’il leur en échappoit, les bêtes à quatre pieds acheveroient de les détruire : les hommes réduits ainſi à la plus grande miſére, ſe verroient contraints de ſe manger les uns les autres.

XXV. Les Dieux eux-mêmes ont ordonné qu’on leur ſacrifiât les bêtes ſauvages. L’Hiſtoire eſt remplie de ces faits. Les Héraclides qui allerent à la guerre de Lacédemone avec Euriſthènes & Proclès, n’ayant pas de vivres, mangerent des ſerpens que la terre leur donna pour nourriture. Une nuée de ſauterelles ſauva un jour en Libye une armée qui manquoit de tout. Voici ce qui arriva près du détroit de Gades.