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Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/65

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des ſubſtances heureuſes & éternelles, deſtinées à retourner dans le pays des intelligences, où l’on ne trouve rien de ſenſible. Il nous faut donc être continuellement occupé de ces deux objets, de nous dépouiller de tout ce qui eſt matériel & mortel, & de nous mettre en état de retourner d’où nous ſommes venus, ſans que notre ame ait ſouffert de cette habitation terreſtre. Nous étions autrefois des ſubſtances intelligentes, dégagées de tout ce qui eſt ſenſible ; nous avons été enſuite unis à des corps, parce qu’il étoit au deſſus de nos forces de converſer éternellement avec ce qui n’étoit qu’intellectuel. Les ſubſtances intelligentes ſe corrompent bientôt, dès qu’elles ſont unies à des choſes ſenſibles : comme l’on voit qu’une terre où l’on n’a ſemé que du froment, produit cependant de l’yvraie.