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Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/78

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fantaiſies les plus déréglées, comme ſi tout étoit indifférent.

XLIII. L’homme prudent à qui les charmes de ce monde ſont ſuſpects, & qui connoît le cœur humain, ſçait que lorſque le corps eſt remué par les objets exterieurs, la paſſion ſe met auſſi-tôt en mouvement, ſoit que nous le voulions, ſoit que nous nous y oppoſions. Pour lors la partie de nous-mêmes qui eſt ſans raiſon, & qui eſt incapable de juger & de ſe contenir dans les bornes de la nature, s’agite avec violence : de même que ces chevaux fougueux, qui ne ſont point retenus par un ſage conducteur. Il n’eſt pas poſſible qu’elle ſe conduiſe convenablement quant aux objets extérieurs, ſi elle n’eſt dirigée par ce qui doit la gouverner & l’éclairer. Celui qui ôte à ſa partie raiſonnable le droit qu’elle a de gouverner la