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Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/95

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ſçait ce que c’eſt que les chaînes de l’ame ; il s’abſtiendra des viandes, parce que les alimens inanimés lui ſuffiſent. Je demanderais volontiers à un Philoſophe, s’il ne s’expoſeroit pas à quelque douleur pour être parfaitement heureux. Lorſqu’il nous ſurvient quelque grande incommodité, pour en être guéris, ne ſouffrons-nous pas qu’on emploie le fer & le feu ? Nous prenons des remédes déſagréables ; encore récompenſons-nous généreuſement ceux qui nous traitent ainſi : & lorſqu’il s’agit des maladies de l’ame, & de combattre pour parvenir à l’immortalité, pour nous réunir à Dieu malgré les obſtacles du corps, n’eſt-il pas convenable de braver la douleur ? Mais nous ne traitons point ici du mépris de la douleur : il n’eſt queſtion préſentement que de ſe priver des plaiſirs qui ne ſont