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LE TEMPLE DES RUINES


Le Monde n’est plus solitaire,
Ni les êtres emprisonnés
Dans l’éloignement de la Terre :
Ailleurs d’autres êtres sont nés.

D’autres êtres vivent et meurent
Dans les mondes qu’on ne voit pas ;
D’autres, que nos rêves effleurent
Quand ils remontent d’ici-bas.

Leur vie et leur intelligence
N’atteignent pas encor nos yeux,
Car notre mesquine science
Refuse la pensée aux cieux.

Elle a ses bornes définies,
Qui ne dépassent pas la Mort
Ni les terrestres harmonies,
Où se limite son effort.

Son aspiration innée
Veut tout l’Infini pour envol,
Mais elle reste condamnée
À tout ce qui la tient au sol.