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DU CRÉPUSCULE AUX AUBES


Les morts parlent toujours en elle
Dans la crainte ou dans la terreur,
Et l’atavisme se rebelle
Contre un vide fait éclaireur.

L’homme veut que le passé brise
Les dieux qu’il a multipliés
Et l’ancienne croyance apprise
Dans les mystères oubliés.

En cette atmosphère pesante,
L’âme même est un corps trop lourd
Pour que sa vie agonisante
Monte jusqu’aux clartés du jour.

Elle s’interdit jusqu’au Rêve :
Mais le Rêve est un découvreur
Dont jamais la tâche n’achève
De purger le Vrai de l’Erreur.

Laisse crier la clameur vaine :
Elle s’épuise sans retour,
Et son emprise surhumaine
Échoue à son premier détour.