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tions, et furent convoyés jusqu’à la petite chapelle de la rue Saint-Patrice, où il y eut cérémonie d’actions de grâces. La bonne religieuse qui raconte l’office dans les Annales, nous assure que les voix étaient mouillées de larmes.

Il était à cette heure trop tard pour trouver un logement aux arrivantes, mais les Oblats cédèrent de grand cœur leur petite habitation voisine, et ils furent à leur tour séparément hébergés chez les fidèles des environs.

Le lendemain, 21 février, Sœur Bruyère prenait la direction de la communauté naissante, et trouvait un gîte temporaire tout près de l’endroit où l’hôpital allait bientôt s’ouvrir. Sans perdre un moment, on commençait les classes le 24 février, dans un hangar attenant au logement. Quinze jours plus tard l’habitation était prête, et les sœurs pouvaient conduire de front l’enseignement, le soin des malades à domicile, et la visite des indigents.

La salubrité publique n’était pas la vertu dominante de Bytown ; les religieuses le reconnurent impérativement, et durent accepter la lourde obligation de donner asile aux malades les plus nécessiteux. Le Père Telmon joua ici le rôle du bon Samaritain. Il entendit le cri des blessés et des mourants, et sa résolution fut incessamment prise. Au coût de $60, il acquit pour les sœurs deux petites maisons de bois voisines du logement des Oblats. Le cessionnaire, M. Lavoie, activa les travaux urgents de réfection, et dès le deuxième mois d’attente, il remit aux religieuses la clef de ce palais, qui couvrait bien une superficie de dix-huit pieds sur vingt-quatre. L’hôpital était fondé. L’hôpital allait s’ouvrir.

Fixons l’emplacement de ces constructions historiques. La première maison que les Sœurs Grises habitèrent à Bytown est aujourd’hui remplacée par une construction en béton où la Chorale de la Basilique fait ses répétitions, tout à côté de l’Archevêché. Le logement des Oblats se trouvait à droite, en descendant vers la rue Dalhousie ; la chapelle venait ensuite, dans la construction plus vaste qui porte aujourd’hui les nos 165 et 167 de la rue Saint-Patrice. L’hôpital proprement dit se trouvait là où se dresse la demeure du docteur Lorenzo-J. Lamy, no  169 de la rue. Les deux petites maisons blanches qui se remarquent de nos jours entre le domicile du docteur Lamy et la salle de la