Page:Tremblay - La sépulture d'Étienne Brulé, 1915.djvu/9

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P. Daniel (Old Huronia, 21-22-250), et les ruines du fort Sainte-Marie I, township de Tay (id., 8). Jones a pris les distances entre ces deux endroits et Point Varwood, où Martin et Laverdière fixaient l’emplacement primitif de la Rochelle, et il a créé un troisième repère en consultant la description des fortifications naturelles de la bourgade ; ce procédé reconstituait le triangle de Sagard en rétablissant Khinonascarant et Toanché — Jones n’attendait plus que la confirmation des fouilles.


LES DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES.


Andrew-Frederick Hunter, secrétaire de la Ontario Historical Society, a parcouru vingt ans le comté de Simcoe et relevé plus de quatre cents ossuaires, emplacements de villages hurons, et caches de reliques françaises ou sauvages. Ses travaux ont rendu de grands services aux chercheurs, et les fouilles qu’il a consignées ou vérifiées ont facilité les études analytiques. On peut lire ces monographies dans les annexes aux rapports du Ministre de l’Instruction publique, années 1899, 1902, 1903, 1904 et 1907. La plaquette sur Tiny comporte quarante-deux ossuaires et emplacements de villages (1899, publiée séparément, édition épuisée, très rare). L’allotissement des terres, les levés topographiques officiels, la résurrection des sentiers indiens près des ruines, expliquent les notes de Hunter, ainsi que les recherches postérieures de Jones. La route militaire de Penetanguishene, construite en 1819 par le Génie, n’est qu’un sentier huron élargi, allant du lac Simcoe à la baie de Penetanguishene. Les itinéraires indiqués dans les Relations revivent aujourd’hui pour la plupart, en tronçons retrouvés ça et là. Le chemin qui passe à la ferme Grozelle cache un sentier de l’époque huronne.

La plus importante découverte, au point de vue des débuts français en Ontario, est celle que MM. Grozelle a faite sur leur ferme, tout récemment. En défrichant et en labourant, ces cultivateurs ont fait surgir d’une superficie de trente acres l’emplacement d’un village huron. Ce renseignement nous arrive de M. Louis Gignac, maire de Penetanguishene. Or un village huron, dans cette partie de la Pointe, ne saurait être étranger au premier Toanché. Les Relations ne disent nulle part qu’on ait construit sur les ruines de la bourgade où Brûlé fut mis à mort ; et la superstition huronne, si souvent en cause dans les récits des Jésuites au sujet des représailles posthumes de l’interprète, nous font comprendre pourquoi il est fort probable que les Ours n’ont jamais habité cet endroit après 1633. Oenrio était plus à l’ouest, sur le parcours d’Ihonatiria à Onnentisati. Anonata était encore plus loin vers le Couchant. Karehassa longeait la rive entre la baie de Penetanguishene et