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rendaient possible l’entente raisonnée entre les deux races qui cohabitaient la Province.

C’est la coutume, aussi, qui a amené, en 1825, l’évêque anglican Strachan à rendre l’étude du français obligatoire dans les écoles de sa province diocésaine de Toronto, comme c’est elle qui a donné lieu, en 1851, à l’autorisation de l’enseignement du français en Ontario. Disons ceci à l’avantage de la majorité de nos concitoyens anglais, qu’ils cherchent plus à perfectionner l’enseignement français qu’à l’abolir ; mais malheureusement, la majorité ne gouverne pas, et c’est à la politique de parti qu’il faut attribuer le litige actuel.


DROIT CONSTITUTIONNEL


Quand un conquérant veut abolir des usages anciens qu’il croit contraires à la sûreté de son gouvernement, il le proclame par écrit dans un traité ou dans une ordonnance. Le Traité de Paris n’abolit en rien l’usage du français. Bien plus, l’Acte de Québec, de 1774, s’applique non seulement au Bas Canada, mais au Haut Canada et à toutes les parties de l’Ouest, c’est-à-dire au territoire cédé par la France à l’Angleterre en 1763. Ainsi, on permet l’usage du français devant les tribunaux et dans tous les actes de l’état-civil, des postes des districts, et des établissements vis-à-vis le détroit, sur le sol aujourd’hui compris par Ontario, à Vincennes et ailleurs, de 1775 à 1791 (Edmond Roy).

Puis, en 1775, une ordonnance décrète la traduction en français, avant l’adoption par le Conseil législatif, de toutes les ordonnances, qui sont par la suite publiées dans les deux langues.