condes et treize-seizièmes de lecture, d’épellation, de grammaire et de composition françaises par jour. S’il ne devient pas savant avec un semblable programme, c’est qu’il sera bien mal partagé sous le rapport de l’intelligence.
Et pourquoi borner, aussi, l’usage du français au premier cours de l’année 1912-13 ? L’enseignement du français ne sert à l’enfant qu’à condition d’être bien fait. Pour cela il faut donner le temps voulu à l’élève pour l’apprendre, et non pas se contenter de lui montrer quelques bribes insignifiantes de connaissance puis passer à l’étude d’une langue dont il ne comprend rien encore.
On s’est étonné de l’attitude des catholiques français à l’endroit des inspecteurs anglo-protestants. Cette attitude était pourtant naturelle. La clause 93 de l’Acte confédératif garantit les droits des écoles séparées et permet l’appel au Parlement et au Gouverneur-général-en-conseil si ces droits sont lésés dans une province quelconque. La province de Québec donne à la population anglo-protestante liberté parfaite de régler ses propres affaires scolaires. Le comité protestant du Conseil de l’Instruction publique est libre de gérer ses maisons d’éducation comme il l’entend. Pourquoi l’Ontario ne ferait-il pas de même à l’égard de la minorité franco-catholique ? Il n’y a pas de religion d’État en Ontario ni dans une autre province du Canada. Il n’y a pas de provinces anglaises au Canada. Il n’y a que des provinces britanniques. Pourquoi nous imposer un inspectorat protestant quand on sait bien que jamais la venue d’un inspecteur catholique n’a été et ne sera tolérée dans les