Page:Tremblay - Le français en Ontario, 1913.djvu/9

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il est à Ottawa même, visitant et baptisant la chute des Rideaux, explorant les Chaudières et le lac des Chênes. Le 5, on le verra aux rapides et au lac des Chats, qu’il signale après avoir aperçu la rive d’Arnprior ; il plantera la croix de bois, et y apposera les armes de la France, sur un tertre de l’île du Grand Calumet. Il franchit les eaux profondes de l’Outaouais et vient, le 8, rencontrer Tessouat dans l’île aux Allumettes. C’est dans le canton Ross du comté de Renfrew qu’on a retrouvé l’astrolabe perdue par l’homme de Brouages pendant cette audacieuse exploration de 1613[1].

En 1615, le 2 août, le Récollet Joseph Le Caron arrivait à Carhagouha (Arontaen) après avoir traversé le lac Nipissing dans sa longueur, et après avoir touché, probablement, les abords de votre belle rivière l’Esturgeon. Champlain rapporte, lui-même encore, que le 12 le Père Le Caron célébra la messe dans le village huron. Cette première messe dite en Ontario eut pour décor les bois qui s’élevaient sur le terrain maintenant compris dans la ferme de Télesphore Desroches, paroisse de Lafontaine, lot 20 de la XVIIe concession du canton de Tiny, comté de Simcoe[2]. En 1616, on retrouve le Père Le Caron au milieu des sauvages du Petun qui habitaient nos comtés de Bruce, Simcoe et Grey. En 1622, un autre Récollet, Guillaume Poullain, passait l’été et l’automne dans la région même que vous développez si énergiquement aujourd’hui. En 1623, un savant traversait votre pays pour se rendre dans Simcoe avec le Père Le Caron. C’était Gabriel-Sagard Théodat, l’historien. La même année celui qui devait être le pre-

  1. Makers of Canada, Morang, Toronto, 1910, (Champlain, N-E. Dionne) page 76.
  2. Fifth Report of the Bureau or Archives for the Province of Ontario (Old Huronia, Arthur-Edward Jones, S. J., p. 269-71) 1908.