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LES FERMENTS

Ici, c’est le devoir qui hausse le pays.
Par les grands paquebots chaque jour envahis,
Vos cales et vos ports coffrent pour l’arrimage
Nos blés dorés et nos sueurs en essaimage.
La gloire ! C’est la paix qui brille sur la croix,
Sur les blondes moissons qu’en travaillant j’accrois
Sans quereller la peine et marchander l’obstacle ;
Elle étend sur le chaume et sur mon habitacle
Son rayonnement clair fait pour la liberté ;
Elle donne un sourire à toute la beauté ;
Volières et pistils, essaims multicolores,
Brillent rapidement comme des météores
Sur les arbres ombreux qui les laissent muser ;
On entend la cascade et les rives jaser ;
Regardez-les s’épanouir, ces fleurs vibrantes :
Elles ne craignent pas les tempêtes errantes
Et n’interrogent rien au delà du soleil.
Pour connaître un moment leur bonheur sans pareil,
Elles vivent une heure et ferment leur corolle.
La gloire est ce qui va sans geste et sans parole.