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LES FERMENTS

L’assise chancelante et vétuste du trône.
Le semeur ne veut plus de la hautaine aumône
Qu’on accorde aux vilains à la grille des rois,
Mais demande sa part sous l’égide des lois,
Et refuse d’avoir à saluer pour maître
Un sot que dans la pourpre un hasard a fait naître.



Je t’aime, ô mon froment, car tu sors de ma main,
Plein des baisers du ciel et de l’amour humain.
Épands ta fleur aux quatre vents de la chimère,
Et fais mûrir ton rêve en la vie éphémère,
Pour que tes blonds épis, versant la charité
Au cœur des hommes francs, sauvent l’humanité.